14 juin 2019 Rezo Nòdwès
Un enfant sur deux ne mange pas à sa faim dans ce pays… Le contexte politique est délétère au Guatemala miné depuis des décennies par la corruption.
En terme d’indice élevé de corruption, Haïti, est le pire élève dans la Caraïbe et se trouve en 161e position dans le classement mondial sur 180 pays. Le Guatemala est 144e sur 180 pays, selon le dernier classement de Transparency International. Toutefois, en 2015, le président du Guatemala Otto Perez, au cœur d’un grand scandale de corruption, à l’instar du président Jovenel Moise (audit Petro Caribe de la Cour des Comptes), a été destitué avant la fin de son mandat de 4 ans.
L’actuel président est interdit de participer aux élections de dimanche prochain car une mission anti-corruption de l’ONU, unique au monde, qui se charge de l’enquête l’en empêche [ (Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (Cicig) ]
Vendredi 1 juin 2019 ((rezonodwes.com))– Ce dimanche 16 juin, plus de 8 millions de Guatémaltèques voteront avec l’espoir, jusqu’ici déçu, de trouver la solution aux maux du pays: la corruption, la pauvreté, la violence, et l’exode de milliers d’habitants en quête du “rêve américain”, analyse Vatican News.
Dix-neuf (19) candidats sont en lice pour succéder au président Jimmy Morales, qui achève son mandat de quatre ans sans pouvoir se porter candidat à sa propre succession. Il est sous enquête pour corruption présumée.
Par ailleurs, d’après les sondages, aucun des candidats en lice ne devrait passer dimanche la barre des 50% des voix. Les deux candidats arrivés en tête s’affronteront lors d’un second tour le 11 août.
En 2015, Jimmy Morales avait été élu sur la promesse de mettre un terme aux scandales de corruption qui avaient mis un terme prématuré au mandat de son prédécesseur, Otto Perez. Jimmy Morales avait alors promis de reconduire jusqu’en 2021 la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (Cicig). Mais il s’est ravisé…ciblé lui-même par les enquêtes de cette mission anti-corruption onusienne unique au monde.
Des conditions sociales et environnementales dégradées
Dans ce contexte de corruption endémique, 59% des 17,7 millions de Guatémaltèques vivent en effet dans la pauvreté, en particulier la population indigène, représentant près de la moitié des habitants. Victimes d’importantes discriminations sociales, les indigènes sont près de 80% à souffrir de pauvreté ou d’extrême pauvreté, selon le chercheur Bernard Duterme interviewé par Vatican News.
Pourtant, les résultats économiques du pays sont bons: le PIB a progressé de 3,1% en 2018. Mais ce n’est qu’une façade. Le chercheur fait remarquer que le modèle de développement du Guatemala est «basé sur l’exportation de matières premières et sur l’importation de produits à valeurs ajoutée».
Autrement dit, une économie néo-libérale aux conséquences néfastes: les inégalités se creusent, la pauvreté persiste – un enfant sur deux ne mange pas à sa faim-, l’environnement naturel dégradé – par le déboisement, par exemple.
Rappelons que plus plus de huit millions d’électeurs sont appelés à voter ce dimanche au Guatemala pour les élections présidentielle, municipales et parlementaires. Seuls quelques candidats à l’élection 2019 se sont déclarés favorables au maintien de la mission de l’ONU.