Du fond de sa prison, Guy Philippe accuse l’ambassade américaine dans la corruption en Haïti

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30 août 2018 Rezo Nodwes

Selon Guy Philippe, l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince est l’un des piliers du système de corruption existant en Haïti. L’élu de la Grande Anse, arrêté et condamné pour blanchiment des avoirs issus du trafic de la drogue, a aussi révélé que cette institution l’avait aidé dans son mouvement de rébellion armée contre l’ex président Jean Bertrand Aristide

Miami, jeudi 30 août 2018 ((rezonodwes.com))– Engagé dans une lutte sans merci pour faire annuler sa condamnation de 9 ans de prison, l’ancien chef des rebelles anti-Aristide a affirmé que l’ambassade américaine en Haïti est l’un des responsables de la corruption qui gangrène le pays.

« Je crois que mon peuple a le droit de vivre bien. Je suis fatigué d’entendre que les Haïtiens sont maltraités, humiliés et vilipendés un peu partout alors que c’est la corruption instituée par l’ambassade et les hommes au pouvoir qui sape les fondements du pays« , a dénoncé Guy Philippe pour répondre à un journaliste qui lui a demandé s’il ne craint pas que ces dénonciations pourraient se retourner contre lui dans sa quête de liberté.

« L’ambassade américaine a beaucoup à voir dans les actes de corruption dans le pays. Les responsables de cette institution sont au courant de tout ce qui se fait sur le territoire. S’ils ne se prononcent pas sur les dossiers de la Téléco, des Coopératives, de la CIRH et de Petro Caribe, c’est parce qu’ils ne veulent pas« , a ajouté l’ancien homme fort de Pestel.

Guy Philippe, qui s’est présenté devant un juge lundi 28 août dernier pour contester le verdict prononcé à son encontre au tribunal, a déclaré qu’il a pu expliquer et montrer clairement que l’ambassade américaine et la DEA (Drug Enforcement Administration) ont monté un dossier vide contre lui, arguant, sans preuve aucune qu’il a manipulé environ 3 millions de dollars américains sur un compte bancaire.

Affirmant que les représentants du gouvernement américain ont même relaté contre lui sa participation à une révolte armée pour faire tomber un président, Guy Philippe a indiqué avoir révélé au juge, malgré leurs objections, qu’il n’aurait pas pu accomplir tout cela seul, sans argent et sans aide de l’ambassade américaine.

« L’ambassade américaine était elle aussi impliquée dans le mouvement pour renverser Aristide. Où aurais-je pu trouver des armes pour mener cette lutte armée? » s’est interrogé l’ex leader du Front de Résistance qui considère que toute cette affaire n’est qu’une machination politique concoctée par l’ambassade et le gouvernement de Privert pour l’éliminer à cause de son discours politique.