Sur le macadam, ils étaient estimés à des milliers venus appuyer l’initiative de Gonaïves Business Union visant à exiger des instances judiciaires des mesures fortes contre l’insécurité. Les autorités concernées ont 48 heures pour réagir, avertissent les organisateurs
Mercredi 15 mai 2019 ((rezonodwes.com))– À l’Avenue des Dattes, mercredi en milieu de journée, un convoi de motocyclistes dirigeait le défilé. Des entrepreneurs, des jeunes flanqués de t-shirts blancs, sur lesquels des slogans dénonçant le laxisme des autorités, dominaient dans la foule.
La marche des hommes d’affaires de la Cité de l’Indépendance a couronné une vaste mobilisation entamée depuis dimanche pour faire écho aux revendications réclamant des autorités des stratégies contre la montée inquiétante des actes de criminalité aux Gonaives.
‘’ C’est un mouvement apolitique. Après avoir gardé, pendant 3 jours, les portes de nos entreprises fermées, le défilé dans les rues s’imposait. Devant l’Hotel de Ville, la Délégation de l’Artibonite, le Palais de Justice des arrêts ont été observés pour délivrer des messages. Les instances concernées ont 48 heures, pour dévoiler leurs stratégies’’, prévient Gardy Armand, propriétaire de Céleste Resto.
Acte historique, plaies ouvertes
La population gonaivienne nage dans un chômage abject. La majorité des foyers galèrent dans le commerce informel pour pouvoir affronter le quotidien. L’assassinat en série des commerçants entend fragiliser une économie déjà agonisante, analyse Mr Amand.
‘’C’est un acte historique de pouvoir rassembler toutes les couches sociales à cette cause. Les hommes d’affaires représentent le poumon économique de la ville. En ciblant ce secteur, désintéressé à la politique, la mort lente de la ville sera inévitable,’’ juge Gardy Armand.
Au Palais de Justice des Gonaives, des plaintes de la société civile gonaivienne alertée par la proportion de l’insécurité ont été déposées, rapporte le restaurateur. Cependant, aucune action n’a été engagée pour enrayer le phénomène, déplore-t-il. Le corps de Phillipe Jean (Pipo 6), abattu le 6 Mai dernier, se trouve dans une morgue de la ville, ce qui ravive les plaies de l’indignation.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com