Jovenel Moïse est l’expression vivante du cynisme et de la honte! par Hugues Montoban
Mercredi 5 Juin 2019 ((rezonodwes.com))– Dans une émission sur la Télévision Nationale d’Haiti le 1er Février 2018, l’ancien Président Michel Martelly a déclaré « Pour ce qui se passe dans le dossier PetroCaribe, je suis sûr qu’il y a des gens qui ont volé, que ce soit au niveau de l’État ou au niveau du secteur privé ».
Donc, le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif ne fait que confirmer les déclarations de l’ancien Chef de l’État et justifier l’implication à nouveau de l’actuel Président de la République Jovenel Moïse dans des scandales de corruption.
Quel paradoxe!
Comment se fait-il qu’un Président de la République qui se devait d’être au-dessus de tout soupçon soit l’objet d’implication de corruption aussi grave?
Outre son implication dans des scandales de corruption, ses promesses mirobolantes, son arrogance, son incompétence et son inhumanité prouvent que Jovenel Moïse est, par surcroît, l’expression vivante du cynisme et de la honte.
Par conséquent, la République ne peut plus tolérer la présidence d’un homme aussi corrompu que Jovenel Moïse. Ce n’est pas juste de continuer à sacrifier tout un pays, à assister à l’agonie de toute une nation et à la misère de tout un peuple dont le seul but est de satisfaire les caprices d’un petit monstre corrompu.
On ne lui doit aucun respect et aucune civilité car il n’a pas su se les procurer lui-même.
La présidence est vilipendée! La République est humiliée!
Une institution aussi prestigieuse qu’est la présidence ne peut plus être sous l’emprise d’un piteux ridicule. Faute par lui de n’avoir pas fait honneur à l’institution présidentielle dont il est le garant, son statut devient manifestement incompatible avec la fonction de Président de la République.
Il est clair que Jovenel Moïse n’est pas digne de représenter l’ensemble de la nation dans le pays et dans les relations internationales.
Jovenel Moïse doit démissionner sinon il doit être contraint de démissionner. Par ailleurs, c’est aussi le moment opportun pour l’institution parlementaire, dans sa grande majorité, pour une fois, de se rendre utile à la République d’exiger la démission ou d’initier le processus de destitution de ce soit-disant Président de la République.
L’idéal de sauver la République est plus important que le silence complice de certains et les manœuvres dilatoires des autres visant à protéger un insouciant de la trempe de Jovenel Moïse.
Dans le cas d’un pays comme Haïti qui se meurt n’aura pas longtemps survécu à cette décente aux enfers,avec une inflation galopante de plus de 17% et plus de 90 gourdes pour $1 dollar.
Un pays où des démunis végètent dans la gêne, la misère et l’extrême pauvreté sous les yeux de l’indifférence de leurs dirigeants.
Une jeunesse aux abois qui ne savent à quel saint se vouer. Même les femmes dont des étudiantes d’universités ne sont pas exemptes; elles sont humiliées et violées par leurs agresseurs sans peur d’être jugés et condamnés.
Presque tous les quartiers de la capitale et même certaines villes de province croulent sous le poids des bandits qui circulent sans la moindre frayeur parce qu’ils sont tout simplement de connivence avec des officiels de haut rang.
C’est inacceptable! C’en est assez! Jovenel Moïse doit démissionner sinon il doit être contraint de démissionner.
Enfin, dans tout régime démocratique, la reddition des comptes est au cœur de la bonne gouvernance et constitue une exigence fondamentale pour aider à éradiquer la corruption. Cependant, ce combat contre la corruption en Haïti ne doit pas s’inscrire dans le cadre d’une démarche contre un seul homme. Car, Jovenel Moïse n’est pas le seul à être l’objet de corruption et, par conséquent, ne doit pas être le seul à être poursuivi.
À ce stade, il est important que les Chefs d’État sachent que la reddition des comptes est une perspective mondiale et que la corruption a désormais un prix à payer. Ce prix n’est autre que la prison. Le cas de Park Geu-hye, l’ex- Présidente de la Corée du Sud, est un exemple. Elle a été condamnée à 24 ans de prison pour corruption. Sans oublier l’ancien Président du Brésil Luis Inacio Lula Da Silva qui, en dépit de sa grande contribution à l’économie brésilienne, a été reconnu coupable pour corruption puis condamné à une lourde peine de prison. L’ancien Président de l’Afrique du Sud Jacob Zuma a été contraint de démissionner pour s’être mis à la disposition de la justice dans le but de répondre de ses scandales de corruption.
Il faut que cette spirale infernale de corruption cesse pour redonner l’espoir au peuple haïtien sans aucune forme d’exclusion.
Voler l’État, c’est voler votre propre peuple, c’est voler l’avenir des jeunes et enfants de votre pays. Voler Haïti, c’est violer l’âme et l’humanité de chaque haïtien.
Hugues Montoban
BLA, MPA.
Penseur, Consultant politique