7 Février 1986 : Radiographie d’une révolte récupérée; Rappel pour les Petrochallengers en Haïti

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11 juin 2019 Rezo Nodwes

par Kerlnes Tilus

Mardi 11 juin 2019 ((rezonodwes.com))– Dans Ecclésiaste 1 v 9, il est écrit : « Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. »

En lieu et place d’un article critique pour donner mon point de vue sur la manifestation du 9 juin des petrochallengers qui, à mon humble est un échec, je préfère faire un retour en arrière pour expliquer à mes frères et sœurs jeunes que ce qui se passe aujourd’hui en Haïti n’a rien de nouveau.

Je suis un grand fan de l’histoire, car elle nous permet de nous repérer et faire nos choix avec sagesse et humilité. Nous, les jeunes haïtiens, nous avons été manipulés par les forces obscures qui contrôlent ce pays et qui le tiennent attaché à la misère et à la crasse. Comme le père Antoine Adrien, historien de son état l’avait toujours souligné : L’Histoire d’Haïti qui est cachée par nos ennemis doit être découverte et doit être racontée aux Haïtiens afin qu’ils puissent devenir des « Haytiens, Ayisyens ; des moun à part entière ». Je trouve qu’il est opportun que les jeunes qui ont lancé le mouvement Petrocaribe Challenge sachent ce qui s’était passé à la fin des années 70 et au début des années 80 qui avait débouché sur le 7 Février 1986 que je considère être une révolte récupérée.

33 ans après, les Haïtiens paient les conséquences de cette révolte qui n’était pas organisée et qui n’avait pas un leader patenté et responsable à sa tête. J’ai beau attendu les mémoires de certaines figures de proue de cette époque comme Gérard Gourgue, Evans Paul KPLIM, Lilianne Pierre Paul et autres, malheureusement, elles n’ont rien produit jusqu’à date sur cette grande date qu’est le 7 Février 1986. Ce que je vais vous raconter dans ce texte, chers jeunes est une synthèse de récits personnels de certains acteurs qui étaient impliques dans la vie politique, économique, religieuse, culturelle et sociale d’Haïti durant les années 70 et 80 et de documents inédits lus dans des bibliothèques en Haïti et à l’étranger. Pawòl kreyòl la di : sa w pa konnen pi gran pase w.

Le mouvement Petrocaribe Challenge a plus d’une année. Les petrochallengers ont organisé trois manifestations de rue d’envergure : 17 Octobre 2018, 18 Novembre 2018 et 9 Juin 2019, et plusieurs sit-in devant la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif. On dit que le Petrocaribe Challenge est un mouvement collectif, mais au fond il y a des groupes qui ont des ténors en charge. J’ai beaucoup écrit sur le Petrocaribe et j’ai suivi avec grand intérêt la mobilisation des petrochallengers. Aujourd’hui, je veux partager mon observation avec les petrochallengers, non pas pour les acculer, mais pour les aider à recentrer, recalibrer ce mouvement qui est d’une importance capitale dans le déboulonnage du système « peze souse » et dans la lutte pour la libération d’Haïti. Apres une année, le mouvement Petrocaribe Challenge devrait être un mouvement organisé avec une vision claire et précise et un leader reconnu et patenté. Au début, j’ai accepté l’appellation de mouvement collectif pour éviter les dérapages ; mais aujourd’hui, ces jeunes motivés doivent faire le dépassement pour monter un vaste mouvement social pour permettre à la jeunesse haïtienne de prendre contrôle et de confronter les bandits légaux de tout poil pour enfin prendre son destin en mains.

J’ai vu des notes qui circulent où l’on mentionne des hommes d’affaires qui financent les activités entreprises par divers groupes de petrochallengers. Recevoir le financement de la part d’hommes d’affaires n’est pas un problème en soi ; mais nous voulons savoir quelle influence ces hommes d’affaires exercent sur le mouvement. Notre génération est bourrée d’abolotchos (jeunes) qui sont coriaces. Nombre sont de grands diplômés qui sont aussi méchants et insouciants que les jeunes qui ont bénéficié du 7 Février 1986 pour leur compte personnel. Nous devons envoyer un signal clair à ces jeunes farceurs que ce qui s’est passé en 1986 qui nous a conduits tout droit sur la voie de la paupérisation à outrance ne doit pas se reproduire. Messieurs et dames les petrochallengers, mettez un peu d’ordre dans vos rangs. Cessez cette lutte fratricide pour la visibilité et pour obtenir des avantages de la part des hommes d’affaires accapareurs de mouvements progressistes et des petrodilapidateurs.

Le 7 Février 1986, Jean Claude Duvalier a pris le chemin de l’exil avec sa famille, laissant derrière lui un pays en feu et en lambeaux avec un système pourri. Personne n’a jamais entendu parler du ou des leaders qui furent à la tête de ce mouvement. Nous savons tous que Sylvio C. Claude de regretté mémoire était une figure de proue sur la scène politique, mais il n’a jamais revendiqué le 7 Février 1986 comme son chouchou. Je vous rappelle que Sylvio C. Claude a été assassiné en 1991 parce qu’il a été un leader authentique et honnête qui aimait son pays. Avec le 7 Février 1986, nous avons eu la libération de la parole ou encore la liberté d’expression, la liberté d’association ; et tout s’arrête là. Est-ce qu’il y avait un mouvement organisé qui avait abouti au 7 Février 1986 ?

Nous savons que depuis 1960, des compatriotes, surtout des jeunes avaient élevé leur voix pour dire non à la dictature. Des dizaines de milliers de compatriotes sont morts dans la lutte pour déraciner la dictature féroce des Duvalier. Incroyable, mais vrai, Jean Claude Duvalier a été déchouqué par les Syro-Libanais, Syro-Juifs qui ont appuyé des jeunes comme les bourgeois pseudo-révolutionnaires de gauche le font aujourd’hui. A partir de 1960, François Duvalier avait signé un pacte secret avec ces étrangers qui se sont établis en Haïti pour les permettre de faire fortune. Ces étrangers blanchissaient l’argent du trésor public volé par les Tontons Macoutes. A la mort de Papa Doc, nombre étaient devenus riches ; mais le « manman lajan » entre leurs mains appartenaient aux grands ténors duvaliéristes. Sous Papa Doc, ils étaient contrôlés et ils n’avaient aucune influence sur l’administration publique comme c’est le cas depuis 1986. Quand Jean Claude est arrivé au pouvoir en 1971, ils ont commencé à faire du lobbying, à placer des pions dans son entourage pour le contrôler. C’est ainsi qu’ils ont utilisé le sexe pour enchainer l’enfant gâté. A travers Michèle Bennett, ils exerçaient un certain contrôle sur le régime, mais ils voulaient beaucoup plus de contrôle.

Le lobby que ces étrangers hommes d’affaires qui avaient le monopole de l’économie nationale commençassent sur Jimmy Carter, continua sur l’Administration de Ronald Reagan. C’est ainsi qu’ils ont mis le paquet pour avoir la tête de Jean Claude Duvalier et ils ont fini par garder « ni sak ni krab » (manman lajan ak benefis). Jean Claude Duvalier savaient au moment où l’Administration Reagan l’avait demandé de partir que le coup était fomenté par ces étrangers, mais il ne pouvait rien faire. Je ne dis pas que le peuple haïtien ne s’était pas révolté contre la dictature ; je dis que ces nantis ont favorisé et financé la révolte contre Jean Claude Duvalier. Avec le Conseil National de Gouvernement dirigé par le général Henri Namphy, ces messieurs ont fait leur grande entrée sur le terrain politique et ont fait mains basses sur l’administration publique. Un grand nombre de leaders politiques comme Evans Paul KPLIM étaient sur le payroll de ces messieurs depuis le début des années 80. Il est rare de trouver un politicien en Haïti qui n’est pas financé par ces messieurs.

Ils contrôlent tout au pays de Jean Jacques Dessalines. Nous ne sommes pas ici pour avilir les gens, mais nous devons corroborer nos dires. Evans Paul est le politicien le plus madré qu’Haïti ait connu durant ces trente-trois dernières années. Au début, le peuple avait confiance en lui, mais rare sont ceux qui savaient qu’il était un caïd et membre du bras politique de la mafia locale. Il faut que l’un de nos jeunes intellectuels ait le courage d’investiguer sur la provenance de la richesse de nos politiciens en Haïti et des ces hommes et femmes de la société civile. Le pays a droit de connaitre la vérité sur le mécanisme qui permet à la famille Bigio, Boulos, Acra, Abdallah, Nahoum, Mourra, Moscoso, Salibba et autres d’avoir la mainmise sur le pays. Une petite rectification : nous avons parlé de Syro-Libanais et de Syro-Juifs au départ. Mais, après le 7 Février 1986, les hommes d’affaires de souche européenne se sont alliés à la pègre arabe et juive pour contrôler le pays. A partir de la fin des années 90, ils ont permis à des nègres nouveaux riches d’intégrer le clan (la mafia). C’est ainsi que Jean Bertrand Aristide et certains de ses amis qui ont fait fortune avec les Clinton dans toutes sortes de combines depuis 1994 sont membres de cette mafia locale qui contrôle le système « peze souse ».

Nous pouvons compter sur les doigts d’une main les livres d’histoire écrits sur la période allant de 1971 à 1986. Et personne ne vous dira comment le système « peze souse » établi depuis le 17 Octobre 1806 a pu subsister de 7 Février 1986 à aujourd’hui. En ce moment d’angoisse, les historiens devraient dire la vérité aux jeunes et les encadrer dans leur lutte pour déraciner les mafiosi qui font mains basses sur l’économie nationale et qui contrôle tout au pays de Jean Jacques Dessalines. Ayitinouvlea, Nou pap domi, Nou pap konplis et tous les autres groupes regroupant des petrochallengers doivent s’asseoir ensemble pour déterminer la finalité de leur lutte. S’ils veulent vraiment arriver au procès Petrocaribe, ils doivent chambarder le système « peze pouse » à tout prix. Ils doivent prendre la voie de la révolution. Est-ce que la jeunesse haïtienne déboussolée et zombifiée peut orchestrer une révolution ? Je ne vais pas répondre à cette question. Je laisse le soin à Café Philo, à toutes ces belles têtes de l’intelligentsia haïtienne, surtout ces jeunes fougueux, détenteurs de diplôme de maitrise et de doctorat de répondre à cette question.

Le militant Kemi Seba sera dans nos murs cet été, il faut lui poser cette question. Au sein du mouvement Petrocaribe Challenge, il y a des jeunes qui sont brillants ; mais ils ne réfléchissent pas et n’agissent pas. Ils ne sont que de simples observateurs. Oui, le groupe Ayitinouvlea a informé au grand public quelques mois de cela qu’il travaillait sur des documents, sur un projet commun et patati patata. Nous attendons toujours. La plupart des jeunes intellectuels haïtiens tant en Haïti que dans la diaspora sont des opportunistes. Ils ne s’intéressent pas au bien-être de leurs frères et sœurs. Comme le Grand Blanc de Washington D.C. qui est le bandit légal par excellence, ils sont racistes. Certains vont se dire comment des noirs peuvent être racistes vis-à-vis d’autres noirs ; ils choisiraient de préférence le concept « discrimination ». Mes frères, je vous dis que le racisme d’un nègre envers un nègre existe bel et bien. Et, la société haïtienne l’illustre bien.

Jean Bertrand Aristide, René Préval, Michel Joseph Martelly, Jovenel Moise ; ils sont tous des esclaves à talents. Aristide est un peu rebelle ; Préval était un manfouben ; Martelly est un jouisseur et Jovenel, un imbécile ; ils travaillent tous pour l’establishment américain représenté par William Jefferson Bill Clinton et Hillary Clinton. Messieurs et dames les jeunes du mouvement Petrocaribe Challenge, je ne suis pas plus intelligent que vous ; mais j’aime poser des questions et je suis clairvoyant. Je prends mon temps pour lire, fouiller dans les livres, observer, converser avec des septuagénaires, octogénaires et nonagénaires. Vous ne devez pas être des naïfs. La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif a écrit que le Venezuela a fourni du pétrole, de l’asphalte et autres produits pour 4.6 milliards de dollars. Les résolutions prises en Conseil des ministres par les gouvernements des trois administrations (Préval, Martelly, Privert) totalisent deux milliards de dollars.

Je savais et Jovenel Moise a confirmé pour moi en Mai 2018 que 1.2 milliard de dollars a été utilisé pour acheter l’électricité(le blackout) pendant une période de dix ans entre les mains de E-Power(Rouzier), Sogener (Vorbe), Haytrac(Bonnefil). 2+1.2= 3.2 milliards. Où est passé le 1.4 milliard de dollars ? La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif n’a pipé mot sur les contrats d’électricité et le 1.4 milliard porté disparu. Messieurs et dames les petrochallangers, savez-vous que la mafia internationale opère en Haïti et que depuis bien avant la signature du contrat Petrocaribe, l’ordre ou les instructions étaient passées aux bandits légaux locaux pour dilapider tout l’argent ? Le mastermind du petrovol est Jean Max Bellerive, esclave de Bill Clinton qui a travaillé sous les administrations de Préval (Premier Ministre), Martelly, Privert et Moise au Palais National. Bellerive et tous les petrovoleurs ont la garantie donnée par l’establishment américain à travers Bill Clinton que rien ne les arrivera. De « grands blancs » ont eu leur part du gâteau.

Messieurs et dames les petrochallengers, je veux vous inviter à observer le comportement de la presse dans ce dossier. Vous n’allez jamais entendre des commentaires négatifs sur Jean Max Bellerive qui est l’espion des Dominicains en Haïti depuis 1984 dans les émissions d’analyse politique. Chers jeunes, vous êtes dans la gueule du lion, mais, vous ne le savez pas. Les petrodilapidateurs locaux, la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif sont protégés. Il n’y aura pas de procès Petrocaribe sans une révolution. Nombre de ceux qui s’érigent et qui veulent s’ériger en ténors du mouvement Petrocaribe Challenge seront riches dans les mois à venir ; mais sachez que la lutte du peuple haïtien pour recouvrer sa liberté, sa souveraineté et pour avancer à pas joyeux sur la voie du développement endogène durable continuera. Personne n’est à l’ abri en Haïti. Même Jovenel Moise peut être exécuté un bon matin. Tous les Haïtiens sont considérés comme des canards sauvages. Même ici aux Etats-Unis d’Amérique, je ne suis pas protégé.

La mafia internationale opère partout dans ce monde. Seul le Granmèt, créateur de toute vie et de tout souffle peut garantir la protection. Je ris quand j’entends certains petrochallengers parler à la radio comme s’ils avaient la force pour « marrer et fouquer » les petrovoleurs. La révolte du 7 Février 1986 a été récupérée par les nantis de ce pays qui sont au service de l’establishment américain. Aujourd’hui, ils se préparent à faire la même chose. Jovenel Moise a trahi la paysannerie, certes, mais est-ce qu’après avoir renvoyé Jovenel Moise, est-ce que les familles arabes et juives, les mulâtres et les nègres riches vont vous laisser le champ libre pour instaurer un nouveau système où chaque Haïtien pourra vivre dans la paix et la dignité ? Je ne suis pas sûr. Diplômé et clairvoyant que je suis, je sais que je n’y peux rien sans mon Créateur. Voilà pourquoi je remets ma vie entre ses mains, lui qui peut neutraliser les bandits légaux, lui qui donne la vie, lui qui peut porter les Américains à libérer Haïti et les Haïtiens qu’ils font souffrir en connivence avec les autres pays du Core Group.

Messieurs et dames les petrochallengers, je vous invite à lire les livres du chevronné intellectuel Leslie Péan qui parle en profondeur de la malédiction d’Haïti, du complot contre Haïti et de la corruption sur la terre d’Haïti depuis plus de 300 ans. Aujourd’hui, Leslie Péan ne parle plus, et pourtant sous l’Administration de Michel Martelly, il dénonçait chaque jour la corruption et l’abjection. Il est fatigué, déçu et il a cessé de se battre. Jeunes de mon pays, l’avenir vous appartient ; mais êtes-vous déterminés à vous battre pour la libération de ce pays qui a toutes les ressources pour se repositionner sur la carte mondiale ; mais qui est confronté à de grands bandits réputés et assassins. Chers jeunes, la seule arme que nous avons aujourd’hui pour lutter contre les petrovoleurs de la classe politique, du secteur privé, de la société civile, de l’Eglise et de la communauté internationale, est l’amour. Apprenez à vous aimer vous-mêmes ; apprenez à aimer les autres, vos prochains, et apprenez à aimer votre pays, un si beau et une si belle terre. Je m’arrête la !

Je vous rappelle tous que tous les bluffeurs et les assassins qui ont comploté contre Haïti depuis 213 ans seront démasqués un jour ; Haïti finira par recouvrer sa liberté et sa souveraineté. Ce ne sera pas l’œuvre des hommes seulement, mais c’est la main de Dieu, celui qui nous donne la vie et celui qui a rendu possible 1804 qui interviendra. Haiti est la preuve que l’enfer et le paradis existent ; Haïti est la preuve que Dieu, le Grand Architecte de l’Univers existe. Les racistes, les athées, les incrédules, les voleurs, les abolotchos et les traitres n’entreront pas dans la Nouvelle Hayti. Je ne cesserai pas d’écrire. Dyab pa ka manje m, enmi pa ka atenn mwen paske m kache anba yon gwo lyon. Messieurs et dames les petrochallengers, qui est votre protecteur sur la terre d’Haïti et en ce bas monde? Si vous n’en avez pas, croyez-moi, vous ne pouvez pas dire : kot kòb Petrocaribe a ? parce que les bandits légaux ont le bras long et n’hésiteront pas à vous éliminer. Que vive la jeunesse haitienne ! Que vive Ayiti !

Kerlens Tilus   06/10/2019

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