Incident au Cap-Haïtien: des organisations de la société civile exigent une enquête

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Deux jours après les incidents meurtriers lors de la conférence-débat du 28 avril 2018 dans la deuxième ville du pays, les réactions arrivent de partout. Si pour le leader de la Plateforme Pitit Desalin, Jean-Charles Moïse, cet événement est une mise en scène montée pour faire oublier le dossier PetroCaribe, l’Observatoire haïtien des droits humains (OHDH) de son côté, dans une note rendue publique, dit condamner l’incident et exige que des enquêtes sérieuses soient menées afin de faire la lumière sur la question.

Au Cap-Haïtien, le samedi 28 avril, les conférenciers, principalement le sénateur de l’Artibonite, Youri Latortue, intervenaient sur le dossier PetroCaribe, sujet de tant controverses en Haïti et hautement sensible. La séance qui se déroulait dans une ambiance sereine, selon l’ancien président de l’Assemblée nationale, s’est dégénérée à la suite de l’explosion de deux bombes de gaz lacrymogène lancées dans la salle de conférence. L’incident a fait plusieurs blessés et a causé la mort de l’animateur Jacques Dubois.

Selon le leader de Pitit Desalin, Moïse Jean-Charles, il s’agit d’une manoeuvre pour imposer le silence dans le dossier Petrocaribe. Tandis que l’Observatoire haïtien des droits humains (OHDH), de son côté, juge qu’il est de l’urgente nécessité pour qu’une enquête soit diligentée en vue de faire lumière sur la situation.

Dans une note rendue publique, le lundi 30 avril, l’OHDH dénonce une action criminelle. « L’observatoire exige des autorités policières et judiciaires l’ouverture d’une enquête sérieuse sur cet incident malheureux qui n’a rien d’aléatoire afin de mettre la main au collet des présumés criminels », lit-on dans cette note où les responsables de l’observatoire expriment leurs vives inquiétudes face à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.

L’OHDH tout en se montrant préoccupé par la situation, juge que cet événement est une violation aux droits fondamentaux des victimes dont le droit à la vie, à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Dans cette note paraphée par le coordonnateur général de l’organisation, Joinet Merzius, l’OHDH appelle les acteurs politiques à la tolérance et à l’acceptation de l’autre tout en tenant compte de leurs différences et leurs convictions politiques.

Nourrissant le voeu de voir une Haïti humainement vivable, l’Observatoire, en guise de conclusion à sa note de positionnement, exhorte les responsables politiques à mettre tout en oeuvre pour rétablir un climat sécuritaire dans le pays.

Même constat chez SKL, Conhane, RNDDH, Ce-jilap, CARDH et POHDH qui exigent que lumière soit faite sur cet acte barbare, et que les personnes identifiées comme présumés coupables soient jugées conformément à la loi.

Daniel Sévère

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