Jordanie: Le premier ministre démissionne suite aux contestations des mesures dictées par le FMI

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La grogne populaire suite à des mesures drastiques conseillées par le Fonds Monétaire International (FMI) a contraint le premier ministre de la Jordanie, Hani Mulqi, à remettre sa démission au roi Abdallah II

Lundi 4 juin 2018 ((rezonodwes.com))– Confronté à une vague de colère contre un projet élargissant l’impôt sur les revenus à des salaires plus modestes et des hausses des prix du carburant et de l’électricité, Hani Al-Mulqi a remis sa démission à l’issue d’un entretien avec le roi Abdallah II qui l’a acceptée et qui a, dans la foulée, désigné le ministre de l’Éducation, Omar al-Razzaz pour former un nouveau gouvernement.

Depuis cinq jours, des milliers de personnes se sont rassemblées en soirée devant les bureaux du premier ministre à Amman, réclamant sa démission et criant «Le peuple jordanien ne s’agenouillera pas» ou «Le peuple veut la chute du gouvernement».

Le mouvement de contestation, qui a touché d’autres villes, est le plus important depuis fin 2011 dans ce pays de quelque 10 millions d’habitants. Il est rythmé par le ramadan, mois de jeûne musulman, durant lequel la vie nocturne est traditionnellement plus animée.

Cette série de protestation populaire inédite depuis 2011, est une réaction face à un projet de loi prévoyant l’élargissement de l’impôt sur les revenus, et la hausse des prix.

En effet, sous la pression du FMI (Fonds monétaire international), le gouvernement jordanien avait présenté un projet de loi prévoyant une hausse d’au moins 5% des impôts pour les particuliers et impose désormais les personnes ayant un salaire annuel de 8000 dinars (9700 euros environ). Les impôts des entreprises doivent également augmenter de 20 à 40%.

En 2016, le FMI a approuvé un prêt de 723 millions de dollars (617 millions d’euros) sur trois ans à la Jordanie, particulièrement endettée. En contrepartie, le royaume s’est engagé à mettre en place des réformes structurelles pour réduire progressivement sa dette publique à 77% du Produit intérieur brut (PIB) d’ici 2021, contre 94% en 2015.

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