CDM 2018-1/4 de finale: Huit prétendants à la victoire finale (suite)

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LOOP NEWS: 5 JULY 2018 FOOTBALL

La deuxième moitié de tableau n’est pas aussi relevée que la première. On aime dire que le football, c’est avant tout mythes, légendes et traditions. Le bas du tableau est très pauvre de ce point de vue. Peu de gens auraient parié sur l’Angleterre, la Russie, la Croatie et la Suède pour la victoire finale. Les Anglais à un degré moindre. Mais, depuis 1966 et la Coupe du monde qu’ils ont remporté à domicile, les Anglais sont en panne de référence. Les Three Lions sont entrés dans les rangs. C’est dommage ! Mais, c’est tellement vrai.

Mais, cette Coupe du monde adore déjouer les pronostics. Au pays de Poutine, on se regarde droit dans les yeux. En match de poules, la Suède a tenu tête à l’Allemagne. La Croatie a giflé l’Argentine. La Russie a éliminé l’Espagne. L’Angleterre a vaincu ses démons. Elle a renversé la malédiction en se qualifiant aux tirs aux buts face à la Colombie. Le calendrier n’a pas été monté pour les favoriser. L’Allemagne aurait dû être à la place des Suédois. L’Albiceleste à celle des Croates. Il n’était pas prévu que la Sbornaia élimine la Roja. Ces places en quart, il fallait les chercher. Et c’est exactement ce que les Russes, les Suédois, les Britanniques et les Flamboyants ont fait. Une fois de plus, honte aux vaincus ! Honneur aux vainqueurs !

La Croatie, 20 ans après…

La Croatie est une jeune nation de football. Son indépendance footballistique date de 1992. Pour l’histoire du football, les Flamboyants ont encore le lait au nez. Mais, attention, les Croates ne font pas leur âge. En tout cas, ils ont eu très tôt leur lettre de noblesse. Il y a exactement vingt ans, la Croatie de Suker et de Boban avait atteint les demi-finales de la Coupe du monde. Malgré la défaite face aux Bleus, les joueurs de Miroslav Blasevic étaient sortis avec les honneurs. Ils ont même remporté le match de classement face aux Néerlandais. Et après plus rien. Les Croates ne sont plus jamais parvenus à remporter un match couperet. Cette fois-ci, ils ont rompu la malédiction. À l’usure. Au bout du suspense, ils ont éliminé une vaillante équipe Danoise. Ou encore, un valeureux K. Schmeichel. Les coéquipiers de L. Modric ont tremblé jusqu’au bout. Mais, au final, ils verront les quarts. Extrêmement brillants en poules, les hommes de Dalic sont redescendus sur terre. Mais, l’essentiel est fait. Ils retrouvent les quarts de finale de la coupe du monde, deux décennies après.

La Russie, mission accomplie… ?

Jusqu’où ira la Sbornaïa ? Faut-il encore sous-estimer les Russes? La Russie a fermé beaucoup de gueules pendant cette coupe du monde. S’ils peuvent en fermer d’autres avant la fin du tournoi, ils n’hésiteront une seconde. Présentés comme la pire équipe russe de l’histoire, les hommes de Stanislav Tchertchessov étaient très critiqués avant le début du tournoi. Ils perdaient tous leurs matchs amicaux. A la Coupe des Confédérations, il y a un an, les coéquipiers de Golovin étaient pitoyables. Avant d’aborder leur Coupe du monde, tous les indicateurs étaient au rouge pour les Russes. Alors qu’on ne les voyait pas passer le premier tour. Ils ont fait bien mieux que cela. Ils joueront les quarts de finale. Au bout de l’ennui, ils avaient vaincu les favoris espagnols. Les Soviétiques ont largement dépassé leurs espérances. La suite ne sera que du bonus. Poussés par leur public, ils auront largement les moyens de titiller les Croates. De toute façon, la Sbornaia n’a plus rien à perdre. Elle a déjà accomplie sa mission. Libérés d’un poids, les Russes, auront sans doute, moins de pression au moment d’aller chercher une nouvelle surprise dans cette coupe du monde. La Croatie est prévenue.

La Suède, la surprise du chef…

Incontestablement, la Suède est la bonne surprise de ce mondial. Les Jaunes et Bleus font presqu’oubliés l’Italie qu’ils ont éliminé en barrages pour la qualification. Au cœur d’une tempête médiatique après la non-convocation de Zlatan Ibrahimovic, la Suède n’avait pas démarré ce mondial dans des conditions idéales. Mais, Janne Andersson croyait en projet. Il croyait en l’équilibre de son équipe. Solidaires dans leurs efforts, les Suédois ne marchent jamais seuls. Face à l’Allemagne, ils avaient été adorables. Face à la Suisse, ils étaient dix dans la surface de réparation sur certaines séquences. « Il y a des vertus dans la défense ». Cette parole du professeur Patrice Dumont prend tout son sens quand on regarde jouer cette équipe suédoise. Tout comme la Croatie, la Suède revient de loin. De plus loin, on va dire. Il faut remonter en 1994, aux Etats-Unis, pour trouver trace d’une si belle participation suédoise en Coupe du monde. A l’époque, les Jaunes et Bleus avaient plus de talents. Martin Dahlin, Tomas Brolin, Kennet Andersson, Thomas Ravelli…Désormais, ce ne sont plus les individualités qui fondent le succès suédois, mais le courage, l’abnégation et la solidarité.

Et si pour ces quarts de finale, ils s’assoient à la table des grands, ce n’est pas parce que quelqu’un les a invités. Bien au contraire, ils ont forcé la porte. Ils sont si bien installés que pour les déloger, il faudra tout donner. Coucou l’Angleterre !!!

L’Angleterre, la rédemption…

Ils ont inventé le football. Ils ont le championnat le plus excitant et le plus attrayant d’Europe. Mais, les Anglais déçoivent toujours. 1966, voilà 52 ans que les Anglais n’ont pas remporté la Coupe du monde. Une éternité si l’on tient compte des générations dorées qui sont passées par les Three Lions. La dernière fois qu’ils avaient joué les demi-finales, c’était en 1990 en Italie. Les Sélectionneurs se succèdent. Les résultats restent les mêmes. A chaque fois, l’Angleterre sort la tête basse. En 2014 au Brésil, elle était sortie dès la phase de poules.

Avec Southgate, les héritiers de Bobby Robson ont retrouvé des couleurs. Ils arrivent enfin à travailler dans le calme et dans la sérénité. Sans être brillants, ils font, progressivement, leur trou dans cette coupe du monde. Certes, ils ont eu de la chance de tomber dans un groupe largement à leur portée. Mais, leur positionnement dans cette moitié du tableau, théoriquement plus faible, est le fruit de leur pragmatisme.

L’Angleterre est en mission. Face à la Suède, elle aura une belle occasion de retrouver les demi-finales de la Coupe du monde, 32 ans après. Les Coéquipiers d’Harry Kane, meilleur buteur du tournoi (6 buts), n’ont jamais été aussi proches de retrouver les sommets du football mondial.

Ils sont là, les quatre autres qualifiées pour les quarts de finale. Elles font moins rêver les bookmakers. Elles ont moins de stars à faire valoir. Mais, le football, c’est aussi un sport de cœur. Et quand on voit gagner les « Petits », cela nous fait forcément chaud au cœur.

Nathan Laguerre

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