Invité par le président Lambert, DG Gédéon ne s’est pas présenté au Sénat

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19 juillet 2018 Rezo Nodwes

La séance a été renvoyée sine die

Port-au-Prince, jeudi 19 juillet 2018 ((rezonodwes.com))– Le directeur général de la Police Nationale d’Haiti, Michel Ange Gédéon, n’a pas répondu présent, jeudi soir, à l’invitation du président du Sénat, Joseph Lambert, qui voulait entendre ses explications sur la « passivité de la police » lors des émeutes du 6 et 7 juillet 2018.

« Sans questionner la forme, lorsque j’ai reçu l’invitation du Sénat, j’ai vu que c’était l’occasion pour moi de sortir de mon silence et rétablir la vérité sur ces événements. Malheureusement, la séance n’a pas pu avoir lieu », a regretté Gédéon, qui en a profité pour accorder une interview exclusive à Radio Scoop FM à la même date et à la même heure, soit ce jeudi 2 heures.

Le DG Gédéon a révélé que le 5 juillet il a participé à une réunion de haut niveau avec les membres du CSPN (Conseil Supérieur de la Police Nationale) au cours de laquelle on lui a fait part de l’imminence de la mesure d’ajustement des prix de l’essence.

Le chef de la police a confié qu’il en a profité pour lancer une mise en garde au premier ministre et au ministre de la justice concernant l’opportunité d’une telle mesure qui pourrait, selon lui, déboucher sur des troubles et par la même, gâcher la saison estivale, une période très appréciée par les touristes étrangers et membres de la diaspora haïtienne.

DG Gédéon indique avoir également expliqué que la PNH n’avait pas assez de matériels, comme des extincteurs pour éteindre les barricades enflammées, sans compter que les unités anti-émeutes ne disposaient pas de véhicules en quantité suffisante et que les policiers n’avaient même pas encore reçu leurs chèques du mois de juin. Malgré toutes ses demandes et propositions, la décision a été prise le lendemain 6 juillet en plein match du Brésil, sans qu’il en ait été averti.

« C’est mon homologue de la Minujusth qui m’a appris que la décision a été prise officiellement, alors que les policiers auraient dû occuper le terrain avant les émeutiers », s’est lamenté Gédéon.

Il a, par contre, déclaré que malgré la faiblesse de l’entité qu’il dirige, beaucoup de magasins et hôtels ont pu être épargnés grâce à l’intervention de ses troupes qui ont agi d’une manière héroïque pour sauver la vie de plusieurs gens d’affaires, d’étrangers et de membres de la population.

« Il faut avoir le courage de dire la vérité, de féliciter les policiers au lieu de les prendre comme bouc émissaire », a lancé le Directeur Général de la PNH à l’endroit de ses détracteurs.

« La police ne m’appartient pas. J’ai un mandat et je dois partir après mon mandat. Je n’ai pas l’intention de passer une seconde de plus. Il faut se haïr soi-même pour accepter de fonctionner dans ces conditions », a martelé Gédéon.

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