Des entrepreneurs protestent et ferment les portes de leurs magasins

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Publié le 2018-10-02 | Le Nouvelliste

Economie –
Les actes de banditisme, de vol à main armée et de viol est de retour dans le département du Centre. Entrepreneurs, directeurs d’écoles, leaders d’églises et d’organisations communautaires sont tous montés unanimement au créneau pour dénoncer les actes de violence et d’insécurité qui sévissent dans plusieurs communes dudit département. Le phénomène de spoliation, de vol de véhicules, de braquage et d’assassinat sont légion. Les propriétaires de petites et moyennes entreprises sont attaquées. Déjà cinq cas sont enregistrés. C’est le cas de l’entrepreneure Marie-Yolette Germain Baldé, retrouvée anesthésiée et ligotée à l’intérieur de son entrepôt, Ernante Jean, tuée par balle à l’intérieur de sa boutique de produits alimentaires, Macnet Marcelin, un agriculteur de 60 ans, assassiné par balle dans son champ dans la section Juanaria et deux conducteurs de taxis-motos, répondant au nom de Tinèg et Elondieu, ainsi connus, ont été retrouvés sans vie à Savane-à-Diane (Maïssade), samedi.

Le vendredi 28 septembre 2018, des bandits armés ont attaqué la résidence de Ronald Étienne, propriétaire de deux entreprises commerciales à Hinche. Des tirs nourris ont été entendus. Tout le quartier a été paniqué, rapportent deux policiers qui habitent la zone. Ronald Étienne dénonce ce qu’il appelle la «politisation de l’insécurité» dans le département. «Les gens de bien ne doivent pas céder aux malfrats. Il est possible de faire front commun contre les truands», a martelé Ronald Étienne.

«Depuis quelque temps, je me suis consacré à des activités caritatives», ajoute Ronald Étienne. Depuis, je suis la cible des brigands à Hinche. Un terrain de domaine privé qui m’appartient est envahi par des spoliateurs (Association des propriétaires et chauffeurs syndiqués du Centre ) le 9 juillet 2018, à la suite des émeutes du 6 et 7 juillet. Du coup, ils crient. à ba Ronald! C’est au tribunal que j’apprends que le maire de la ville ordonne aux spoliateurs de prendre possession de mon terrain et de tout ce qui s’y rattache ( camions, roches, sables, fer et bananes).

En signe de protestation, certains entrepreneurs ont décidé de fermer provisoirement leurs entreprises. «Nous fonctionnons dans la peur de nous faire assassiner par des truands qui sèment la pagaille dans la ville. Pour l’instant, nous restons au chômage jusqu’à ce que les tenants du pouvoir prennent des décisions pour garantir la sécurité des gens de biens dans la ville», écrivent certains entrepreneurs dans une lettre de protestation. Il est fait obligation à l’État dans la Constitution de 1987 de prendre des mesures concrètes en vue de protéger les vies et les biens de la population.

Le porte-parole départemental de la Police nationale d’Haïti (PNH), qui intervenait à ce sujet, a condamné avec la plus grande rigueur la recrudescence des actes d’insécurité, de banditisme et de vol de véhicules dans plusieurs communes dans le département, notamment à Hinche. Dénonçant la répétition des actes de criminalité dans la ville de Charlemagne Péralte, il a rappelé la tenue des patrouilles diurnes et nocturnes de concert avec la justice en vue d’apporter des réponses visant à freiner la machine de l’insécurité. «La PNH ne chôme pas. Nous travaillons sur des stratégies pour bien ficeler nos interventions. Le dimanche 30 septembre dans la matinée, la PNH a intercepté à la rentrée nord du chef-lieu du département du Centre (Hinche): Samson Gracia, 26 ans, Belzir Joanius, 37 ans, Jocelyn Graçia, 27 ans, ST Amour Wesly, 35 ans et Paul Graçia, 26 ans à bord d’un véhicule munis d’un revolver de calibre 9 mm, d’une boîte de cartouches de multiples calibres et d’un téléphone portable.

«Ces bandits sont dangereux et participent à plusieurs cas de braquage. Ils sont détenteurs d’armes à feu illégales. Ils ratissent et soutirent de l’argent aux paisibles citoyens et entrepreneurs», a déclaré Réginald Michel Ervilus.

Le même jour, en collaboration avec les populations des quartiers populaires de la ville, les autorités policières et judiciaires ont mis la main au collet de sept autres individus qui, selon les membres de la population, représentent de potentiels dangers pour leurs communautés respectives. «Ils participent à des actes louches à plusieurs endroits. Ils sont ici pour séparer leurs butins», rapporte un riverain sous le couvert de l’anonymat.

Joram Moncher moncherjoram6@gmail.com
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