Dernier hommage rendu à Henri Namphy samedi soir à Santo Domingo

Dernier hommage rendu à Henri Namphy samedi soir à Santo Domingo post thumbnail image

1 juillet 2018 Rezo Nòdwès

Habillé en tenue d’officier des FAd’H, médailles portées, le corps de Henri Namphy était exposé samedi soir dans une entreprise de pompes funèbres à Santo Domingo. Si les anciens présidents Daniel Fignolé et Paul Eugène Magloire avaient été décédés à l’étranger, avant le 7 février 1986, l’on comprendrait bien pourquoi leurs funérailles auraient eu lieu hors d’Haïti, mais en 2018, avoir un ancien chef d’ Etat d’Haïti décédé et enterré loin de nos frontières, tel est le cas actuel pour l’ex-général Henri Namphy, cela dépasse tout entendement. Et la présidence d’Haïti n’a émis aucune note officielle sur le protocole établi d’un commun accord avec la famille pour procéder aux funérailles de cet ancien homme fort d’Haïti, décédé mardi dernier à Santo Domingo

Santo Domingo, dimanche 1er juillet 2018 ((rezonodwes.com))–C’est presqu’en fin d’après-midi du dimanche 1er juillet 2018, que les restes de l’ancien homme fort et président d’Haïti, le lieutenant-général Henri Namphy, entré dans sa gloire le 26 juin dernier, vont se reposer au cimetière Cristo Redentor à Santo Domingo, endroit où il a vécu pendant 30 années.

La veillée funèbre de Henri Namphy, âgé de 85 ans, qui est mort d’un cancer de poumon, a lieu samedi soir dans un salon funéraire de la capitale dominicaine. Toutefois, la présence de dignitaires haitiens venus directement de Port-au-Prince, n’a été signalée.

Ses restes allongés dans un cercueil ouvert recouvert du bicolore national, à défaut d’être exposés au Mupanah, seront inhumés dimanche après-midi. De nombreuses couronnes et une photo encadrée du défunt-général, ornaient également la salle funèbre où des parents et amis étaient venus lui rendre un dernier hommage.

Entretemps, le journal Haïti-Observateur revient sur le passé politique de Henri Namphy qui a sapé l’émergence de la démocratie en Haïti en rappelant que le défunt qui était chef d’état-major de l’Armée, lors du départ en catastrophe, le 7 février 1986, du « président-āvie» Jean-Claude Duvalier, avait assumé la présidence du Conseil National de Gouvernement (CNG).

Surnommé le « chouchou» de la « bamboche démocratique », suite ā l’effondrement de la dictature trentenaire des Duvalier, père et fils, Namphy aura perdu l’estime du peuple et de la communauté internationale pour avoir supervisé le bain de sang du 29 novembre 1987 à la ruelle Vaillant, lors des premières élections démocratiques post-Duvalier. Ainsi, a rapporté l’hebdomadaire de New York, l’Armée et les tontons-macoute, toujours de service, avaient empêché la tenue du scrutin dont on prévoyait la victoire du professeur Gérard Gourgue.

Le lieutenant-général Henri Namphy, pour se disculper et regagner l’appui international, il organisa des élections ā la-va-vite et sur mesure qui permirent au professeur Leslie François Manigat de prêter serment comme président le 7 février 1988. Mais ayant pris goût du pouvoir, le général reprendra le contrôle de l’État, le 20 juin, renvoyant toute l’équipe du président Manigat en exil.

Selon le dicton déclarant « qui frappe par l’épée périra par l’épée », lui aussi sera mis ā pied le 17 septembre 1988 par des soldats sous le commandement du sergent Hébreux mais sous les ordres du général Prosper Avril qui deviendra le nouvel homme fort durant quelque 18 mois.

M. Namphy avait juré de ne plus remettre les pieds en Haïti de son vivant, car jusqu’à sa mort le 26 juin dernier, on ne l’a jamais vu à côté d’aucun dirigeant haïtien avant Jovenel Moise qui semble-t-il, a ignoré le passé du général avec les dossiers criminels de l’Eglise de Saint-Jean Bosco, massacre de Rean-Rabel, massacre à la ruelle Vaillant.

Le défunt avait-il laissé de testament stipulant que, même mort, ses restes ne devaient pas regagner Haïti. Sans doute, il serait bien accueilli au Cap-Haïtien où il prit naissance, le 2 novembre 1932, a mentionné Haïti-Observateur.

Mais en fin de compte, de Jean-Pierre Boyer à Henri Namphy, combien d’anciens dirigeants haitiens dont les restes reposent actuellement dans un quelconque cimetière en Haïti ? Pouvons-nous continuer à parler de panthéon national ? Oui, ils oseront encore.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *