PetroCaribe : lutte contre la corruption et complicité de la presse!

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6 juin 2019 Rezo Nodwes

par Anouce Calvin

Jeudi 6 juin 2019 ((rezonodwes.com))– Le rapport final de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) est sorti la semaine dernière.

Et, depuis, le mouvement Petrocaribe est a nouveau en tête de l’actualité socio-Politique en Haïti et même dans le monde car plusieurs grands journaux internationaux se sont saisis de l’affaire en écrivant des articles visant le Président Jovenel Moïse, épinglé dans le rapport.

L’affaire fait des vagues au sein de la diaspora haïtienne. Des voix non moins importantes de la Société haïtienne s’élèvent pour demander la démission du président de la république. Bien avant de parler de ce rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif, il faut saluer les travaux réalisés par les Sénateurs Youry Latortue et Evallière Beauplan qui avaient, à partir d’enquêtes sénatoriales, fait des révélations accablantes sur la dilapidation des fonds Petrocaribe.

Que l’on soit pour ou contre ces sénateurs, la probité intellectuelle exige de reconnaître le mérite de leur travail. Avec le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, les journalistes, en général, et les Directeur d’opinion, en particulier, sont donc mieux armés pour éclairer la population sur l’ampleur de ce que l’on appelle « LA CASSE DU SIÈCLE ».

Étant donné que les journalistes enquêteurs se font rares dans la presse haïtienne , ils peuvent se servir de ces travaux réalisés au Sénat et à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif.

La presse doit donc jouer son rôle d’éclaireur de la population. La presse haïtienne a cette obligation de se mettre aux côtés du peuple haïtien pour n’être pas complice des dilapidateurs des fonds Petrocaribe.

Au cours d’une conversation avec un professeur de l’Université Publique de New York at Old Westbury Long Island, celui-ci avait lâché tout de go : « honnêtement je crois que les médias sont complices dans les actes de corruption dans votre pays.

« Car, en Haïti, j’ai l’impression que les meilleurs amis des politiciens sont des journalistes les plus influents et ceux qui animent les émissions les plus écoutées », a ajouté le professeur qui avait passé deux ans en Haïti au sein d’une ONG.

La presse haïtienne est à l’image du pays bien sûr, mais le problème de la presse se situe au-delà du système. Certains membres influents de la presse haïtienne travaillent pour les politiques et des Hommes d’affaires à l’encontre de l’intérêt du pays.

Le scandale de corruption lié aux fonds Petrocaribe donnent l’occasion à la presse de se mettre aux côtés des opprimés en lieu et place des oppresseurs.

Pour ce qui est de la mobilisation citoyenne ayant poussé les institutions à prendre leur responsabilité, il faut signaler l’apport des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) .

Avec les réseaux sociaux, l’information n’est plus l’apanage exclusif des médias traditionnels. Grâce au rapport produit par le Sénateur Latortue, les Haïtiens, les jeunes en particulier, avaient des données pour pouvoir mieux mener la bataille contre la Corruption.

Avec la sortie du rapport final de la CSCCA sur la dilapidation des fonds Petrocaribe, tous les haïtiens doivent se mobiliser pour exiger le jugement des coupables.

Par ailleurs, la diaspora haïtienne doit obligatoirement se joindre à cette mobilisation.

Le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif est une victoire mais la guerre n’est pas encore gagnée. Les dilapidateurs doivent être jugés et condamnés. L’argent doit être restitué.

Anouce Calvin Joachim 
Étudiant en Sciences Po.